Développée aux États-Unis et au Canada, la Conception Universelle de l’Apprentissage (CUA) repose sur des principes de flexibilité, d’inclusion et d’équité, qui peuvent nourrir les réflexions du personnel enseignant face aux troubles DYS et TDAH (Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité). Présentation et perspectives dans l’enseignement.
Qu’est-ce que la Conception Universelle de l’Apprentissage ?
En France, la conception des cours se construit pour retenir l’attention d’un élève moyen. Ensuite, cette approche est adaptée aux besoins éducatifs particuliers. Dès la maternelle, une classe réunit une grande variété d’habiletés et de connaissances, mais aussi des handicaps, aussi bien physiques qu’invisibles (Trouble du Spectre Autistique, TDAH, DYS), provenant d’individus aux milieux linguistiques et culturels divers.
Avec la CUA, la dynamique de construction des cours est totalement inversée : la diversité devient la norme ! L’enseignant imagine des approches et des démarches qui s’adressent à l’ensemble de ses élèves, quel que soit leur profil. Concrètement, il identifie les obstacles à l’apprentissage et les contourne.
Comment la CUA peut aider les enfants DYS, TSA ou TDAH ?
La CUA intègre tous les éléments de l’enseignement, tels que les attentes, les contenus et les objectifs d’apprentissage, les stratégies pédagogiques, les situations d’apprentissage, mais aussi, le matériel, les outils technologiques et le processus d’évaluation.
Généralement en France, un enfant atteint d’un trouble des apprentissages (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie…) ou d’un TDAH bénéficie d’un Plan d’Enseignement Individualisé (PEI) dans son établissement scolaire. Parmi les adaptations pédagogiques possibles pour lui, il peut y avoir la mise à disposition de logiciels de conversion voix-texte ou la technologie des écrans tactiles ou des tableaux blancs interactifs…
Or, si ces outils apportent un réel soutien à l’enfant en difficulté, ils peuvent aussi bénéficier à l’ensemble de la classe. Intégrés dans l’approche pédagogique globale et quotidienne de l’enseignant, ils ne stigmatisent et n’isolent plus l’enfant par rapport aux autres. Dans cet exemple, la CUA porte les valeurs d’inclusions, qui favorisent aussi le développement social de l’enfant DYS.
Le module « enseignants » de la formation dys-positif
Selon l’université canadienne de Laval, la CUA serait « bénéfique à tous les étudiants, en favorisant leur engagement et leur motivation, sans abaisser les exigences universitaires et permettrait plutôt d’ajuster les stratégies pédagogiques aux habiletés de chacun pour les mener au même niveau »[1].
Dans tous les cas, comme la CUA ne peut répondre à tous les besoins, il est préconisé de travailler en partenariat avec d’autres professionnels de santé et AESH, connaissant bien les adaptations pédagogiques et compensations à mettre en place pour les enfants DYS, TDAH ou TSA.
L’association Dys-Positif a construit une formation à destination notamment des enseignants, dans laquelle elle évoque la CUA et son apport dans les processus d’apprentissage. Dispensée par des enseignants spécialisés, un coach parental et des orthophonistes, elle vise à comprendre les troubles neurodéveloppementaux, afin de déployer des stratégies pédagogiques adaptées et ainsi mieux accompagner les enfants DYS et TDAH.
[1] Citation : https://occitadys.fr/actus/actualites-occitadys/307-comment-la-conception-universelle-de-l-apprentissage-un-autre-modele-d-inclusion-a-l-ecole-developpe-aux-etats-unis-et-au-canada-pourrait-alimenter-la-reflexion-sur-l-ecole-inclusive-en-france
