Trouble neurodéveloppemental, la dysphasie affecte le langage oral, tant dans son expression que dans sa compréhension. Plus ou moins sévère d’un individu à un autre, ses nombreuses formes entraînent des difficultés de nature très différente, sans compter les effets de l’âge et des séances de rééducation reçues qui peuvent modifier aussi les symptômes du dysphasique. À ce jour, il n’existe pas de classification formelle sur les différentes formes de dysphasie, même si on distingue 2 grands groupes et 4 profils.
Les 2 grands groupes de dysphasie
La dysphasie expressive
Dans le cadre des dysphasies expressives, les plus fréquentes, les difficultés ciblent les composants de l’expression orale, que ce soit la mise en sons des mots, la recherche du mot en mémoire, l’utilisation du mot à bon escient ou encore l’organisation des mots en phrases. Dans tous les cas, l’enfant comprendra mieux qu’il ne s’exprimera.
La dysphasie réceptive
Dans le cadre des dysphasies réceptives, l’enfant éprouve des difficultés au niveau du décodage. Difficiles à diagnostiquer, elles touchent à sa compréhension. Comme il peine à différencier les sons, il n’a pas d’image auditive claire et précise. Son discours suffit à se faire comprendre, mais défaillant au niveau des choses abstraites, comme le sens figuré des mots.
Les 4 grands profils de dysphasie
La dysphasie phonologico-syntaxique
La difficulté majeure des enfants atteints de dysphasie phonologico-syntaxique se situe dans la liaison formulation – programmation. Souvent inintelligible jusqu’à 7-8 ans, ils peinent à comprendre l’implicite et l’humour, ils utilisent un mot pour un autre. Ils finissent par recourir à des gestes et mimiques pour communiquer. Globalement, le langage est hypospontané, globalement réduit, par manque de vocabulaire, déformation des mots ou par des productions agrammaticales.
La dysphasie phonologique
Pour les enfants atteints de dysphasie phonologique, la difficulté majeure se situe dans le contrôle de mise en chaîne phonologique. S’ils comprennent bien les mots et que la syntaxe est souvent préservée, la fluence est inintelligible, dans la mesure où ils déforment constamment les sons. Ils sont capables de répéter des phonèmes isolés, mais ne peuvent pas les programmer, mémoriser leur ordre, mais aussi celui des syllabes et des mots.
La dysphasie lexicale-syntaxique (mnésique)
La difficulté majeure des enfants dysphasiques lexicale-syntaxique se situe dans le système de contrôle sémantique. Ils peinent à stocker de nouveaux mots et à les réutiliser. Comme ils sont toujours à la recherche de mots dans la construction des phrases, ils se cachent derrière des productions courtes, pour lesquelles les difficultés sont moins évidentes.
La dysphasie sémantico-pragmatique
Les enfants atteints de dysphasie sémantico-pragmatique enregistrent une défaillance du système de formulation. Comme ils ne rencontrent pas de problèmes de fluence, de phonologie ou de syntaxe, ce trouble peut passer totalement inaperçu. Dotés d’une bonne mémoire auditive, ils peuvent répéter des mots et des phrases sans en comprendre le sens.
Quelle que soit la forme de dysphasie soupçonnée de votre enfant, il est vivement recommandé de consulter un orthophoniste pour avoir un diagnostic précis et déployer des stratégies de compensation adaptées à ses difficultés. L’objectif est bien qu’il apprenne rapidement à vivre avec son handicap en réduisant au maximum ses symptômes.
